Cet article vous est proposé par Éric Charlet.

Mais quelle belle région que la Gruyère ! J’avais en tête de traversée cette chaîne de calcaire il y a très longtemps ! Cette année je me suis promis de le faire ! J’y suis allé une première fois, la fleur au fusil, en zigzaguant entre les béquets et en me prenant un orage d’ailleurs… Ambiance ! Je publie quelques photos sur le groupe Whatsapp de l’association et BIIMMM ! Pleins de personnes sont enthousiastes à faire cette traversée ! Allez hop, on va y retourner alors ! C’est tellement beau et cette fois, je grimperai au sommet de ces nombreux pics ! Sur la route, je reconnais le camion de Nina Caprez, célèbre grimpeuse suisse qui m’a donné envie de grimper avec son film ‘Silbergeiger’. Je lui tape la causette et reviens avec les jambes toutes flagada d’avoir rencontré une de mes idoles. Elle enchaînera ‘Yeah man’ une grande voie en 8b+ le lendemain.

On se retrouve avec une équipe mélangée entre PMS et les copains/copines au parking de l’Obergrat à 9h, on paie la taxe. Il fait grand beau, la météo est stable. On se répartit le matos, cordes, friends, coinceurs… et go pour l’heure de marche d’approche ! Celle-ci met l’ambiance et il faut utiliser les mains sur le rocher sans avoir les pieds qui zippent sur le gravier. Il est 10h, on est au col de l’Oberberg et on se prépare. Vu qu’on ne se connaît pas/peu, qu’il y a du monde sur l’arête et qu’on est à l’ombre, on révise les techniques pour poser les relais et mettre des friends.

Parfait, on est prêt et on s’insère dans la file indienne en 3 cordées de binômes, Nicolas et Vincent, Camille et Camille et Daniel et votre serviteur. Je pars devant et voit une belle fissure qui rejoint l’arête un peu plus loin. Je ne peux résister et avec Daniel, on se chauffe dans du 5c montagne. Pendant ce temps-là, les copains sont sur l’arête, du monde se prépare au col. Camille en tête fait partir un beau rocher en l’effleurant ! Il explose 20 mètres plus bas, heureusement sans atteindre personne. On est chanceux, la journée aurait pu se terminer ici. Nous arrivons au crux, le 5b+ patiné de l’Eggturm. J’y passe sans esthétisme au contraire de Camille qui pose un super talon de l’espace ! La classe absolue !!

Moment de détente, selfie et sandwich au sommet. Ensuite c’est une descente scabreuse entre gravier et terre humide. Le pied doit être sûr ! On contourne le Petit Pouce pour s’attaquer au Grand Pouce. Deux longueurs de 5b avec 5 spits au total. On fera une seule longueur et on complétera avec nos friends si on ne les a pas oubliés dans le sac… C’était bien engagé par moment et grimper en chaussure d’approche n’était pas une bonne idée ! :-D Cette longueur nous as bien usée physiquement et mentalement. On commence à se rendre compte qu’il faut qu’on avance car on est à la bourre. On contourne le chat, on gravit la Pyramide en vitesse. Je mets un coup d’accélérateur à la descente et me retrouve rapidement dans le dièdre péteux des Marchzähne. Pendant ce temps, les copains se perdent dans la descente scabreuse. Mes mauvaises indications n’aident pas non plus… Désolé ! Pour gagner du temps, je monte un système de moulinette pour ce mur. J’assure en second les 5 copains comme ça, c’est moins expo, plus rapide et ça me fait les bras.


La suite c’est de la traversée se fait sans encordement. Ce n’est pas compliqué mais c’est expo et la chute n’est pas une option. Tout le monde se sent bien et ça nous permet d’avancer rapidement dans ce genre de terrain difficilement protégeable de toute manière. J’installe quand même une main courante pour un passage et Daniel en teste la résistance. La dernière longueur est ultra expo en III. Je passe devant, il n’y a qu’un spit sur la traversée oblique. Je remets mon système de moulinette en étant vaché à la croix pour plus de sécurité. On est au sommet du dernier sommet Glattewandspitze ! Je mouline les copains sur les 50m pour éviter les manips de rappel et deux allemands profite aussi de l’installation car leur corde s’est coupée lors d’une chute de pierres. Le ciel est magnifique, le soleil se couchera dans une grosse heure, on est fatigué mais le moral est bon et on s’entend super bien !

On a fini la partie grimpe, plus que le retour à pieds, Youpi !! Ah non on doit remettre les baudards après 100m, il y a une main courante à poser pour passer 5 mètres exposés à la chute. Bon après ça c’est bon, c’est rando façon Gastlosen. C’est-à-dire que le chemin est difficile à trouver et qu’il est aussi difficile à ne pas perdre. Les cairns, le bon sens et mes souvenirs aideront à trouver la bonne sente ! Dernière grosse remontée dans une combe, un rocher de la taille d’une machine à laver se détache et déboule droit sur le sentier. A la dernière seconde avec Vincent, on l’évite. Il passera à moins d’un mètre. Camille s’était arrêtée bien plus bas. Nous sommes CHANCEUX !!! Nous testons les autres rochers pour purger, rien ne bouge pour le moment…

Après toutes ces péripéties, nous sommes enfin au Col des Moutons. Petite pause hydratation, 2.5 litres par personne n’aura pas suffit pour bien nous hydrater. Finalement, nous n’avons plus qu’à descendre cette large combe pour rejoindre le sentier du bas ! Nous sommes tous très fatigués et le retour à la voiture se fait, comme le reste de la course, dans la bonne humeur.

Il est 21h30 quand nous arrivons à la voiture avec des yeux pleins d’étoiles et les jambes lourdes après plus de douze heures d’efforts ! Tout s’est bien passé, nous avons bien géré la course et avons eu de la chance avec les chutes de pierres. C’est une des plus belles arêtes des Alpes et nous comprenons tous pourquoi. Chacun se souviendra longtemps de cette journée incroyable ! La grimpe est belle, le paysage est beau, la vie est magnifique ! Merci les copains pour cette sortie !


Les sorties à François, quand elles sont sur un jour, sont improvisées avec le groupe de participants peu avant le départ. On organise le co-voiturage, on se demande ce qu’on fait, si on dort sur place et qu’on enchaîne un second jour et si on mange la fondue à l’alpage le soir. Toutes sortes de questions que je trouve somme toute ultra importantes.

Une sortie annuelle pour François notre G. O., je ne connaissais par contre pas du tout le plateau de Barme. J’avais gravi le col de Bonavau une décennie ou deux auparavant pour accéder à la cabane de Susanfe et sa proximité à la Dent Jaune, mais ce plateau se situe plus haut dans le vallon.

Il s’agit d’une magnifique petite vallonnette avec un fond relativement plat, où des vaches fribourgeoises broutent l’herbe valaisanne. Ceci probablement dans le but de créer un prochain alliage du style raclondue ou fondlette.

Pour compléter ce panorama idyllique, un temps exceptionnel nous a accompagné tout le week-end. Nous avons aussi ouvert cette activités à deux personnes pas encore membres de l’association, afin qu’elles puissent nous découvrir sous toutes nos formes et coutures.

Anja (prononcé comme ça s’écrit en français) et Jean-Pierre nous on rejoint sur le plateau pour cette aventure bucolique et fort sympathique. Elle et ils ont complété l’équipe composée de Martina, Mikka, François et moi-même votre blogueur préféré.

Anja nous avait déjà prévenue longtemps à l’avance qu’elle nous rejoindrait entre 10h et 15h, car elle avait à faire ailleurs. Eh oui, il y a des gens qui ont des amis. Jean-Pierre, lui, est monté avec son tout-beau tout-nouveau California rouge équipé camping.

Autant dire qu’à 15h, Anja était encore parmi nous. Elle avait pu repousser son prochain rdv à plus tard et pouvais nous quitter à 16 heures.

La belle falaise du plateau de Barme se compose grossièrement de 3 secteurs dont le tout gauche avec des voies courtes en 3, 4 et 5, le central des voies entre 25 et 35 mètres pour la plupart entre le 4, 5 et 6 avec une ou deux exceptions, équipé relativement bien. Les voies de droites sont équipées un peu plus alpines que les voies de gauche. Mais c’est passé ! Je n’ai pas été visiter les voies de droite, car c’est du plus dur et équipé plutôt à l’ancienne, d’après les dires de mes poteaux de grimpe.

Seize heures est arrivé et reparti tout seule. Anja est restée parmi nous.

L’heure de l’apéro se faisait entendre. Le son des cloches se rapprochait avec leur vaches qui descendaient du pâturage plus en altitude. Nous nous sommes donc rendu à la Cantine de Barmaz, où nous attendait une réservation pour 4 pour la fondue. Quelques chopes de bières blondes valaisanne plus tard, et Anja toujours avec nous, la serveuse vient nous apporter la carte des mets avec des plats à faire saliver les plus covidés.

Après 17 heures, 18 heures. Anja s’est déjà posée la question deux fois si elle voulait rejoindre ses amis au NIFF (Neuchâtel International Film Festival) ou rester encore un peu avec nous. En même temps, son premier film de 19 heures, elle allait le rater. Son deuxième film passait à minuit, elle avait donc encore quelques heures pour tergiverser.

Le soleil couchant nous a montré les montagnes rosées et la température du fond de l’air s’est fait ressentir et nous avons migré vers la table réservée sous l’auvent. Nous avions du coup commandé cinq fondues, car Anja voulait partir.

Finalement nous sommes passé de quatre à six convives autour de cette fondue. L’atmosphère était aux blagues et à la bonne compagnie. Nous y avons goûté le Rèze, vin des glaciers. Apparemment c’est un vin qui s’est vu amélioré dans un passé relativement proche, car avant il était très astringent. Pour les intéressés, il y un article instructif ici.

L’heure passant, Anja toujours avec nous, nous sommes passé au dessert. Après le dessert, encore quelques bières et au lit. Il fallait encore monter les tentes pour les campeurs (Martina, Mikka et François). Au final, les deux messieurs ont dormi à la belle étoile.

Anja a fini par partir entre 22 et 23 heures, quand nous sommes touts allés dormir.

Le lendemain, pour éviter d’être bloqué à la descente, nous sommes partis grimper à Massongex. Le tour de France voulait nous empêcher de grimper deux fois au même endroit.

En revenant, Anja nous a raconté qu’elle avait vu son film de zombie dans ses rêves.

Après cela, un retour rapide et sans bouchons pour les uns et une bière pour les autres.

Il y a un ou deux mois en arrière, Martina nous a proposé de passer le week-end Pascal à Finale. Avons répondus à l’appel Virginie, Loic, Xavier, moi-même et deux couples en mode électrons libres. Nous cinq avons opté pour un habitat confortable sur place tandis que les autres groupes se déplaçaient en vans.

La chose se présentait plutôt bien : une expédition grimpe à Finale avec des potes, de la bonne bouffe et du bon breuvage.

Bien entendu, tout s’est super bien déroulé. À part… à part quelques anicroches sympathiques.

Martina s’est proposée pour continuer l’organisation, c’est-à-dire, de chercher le lieu confortable où s’installer ces quelques jours. Le jour du départ, nous sommes partis à 6 heures le matin avec la voiture à Martina avec Virginie, moi-même et Nyx la chienne. Une seconde voiture est partie à peu près en même temps depuis Lausanne avec Loic et Xavier.


Arrivés un peu avant, Loic et Xavier sont allés chercher la clé de l’habitat super confort à la résidence Adelaïde. Une dame fort sympathique les a accueillis, leur a tout expliqué pendant à peu près 25 minutes et les a ensuite laissé partir. En les rejoignant, nous sommes allés directement à l’adresse indiquée à Finalborgo. Finalborgo ? Oui mais c’est pas à 3 minutes à pied de la mer ça. Non pourquoi ? Parce que c’est ce qui était écrit dans l’annonce… Quelques minutes plus tard, avec les sacs à dodo dans la vieille ville, nous arrivons dans la rue (non ce n’est pas la rue Colombo non plus) de l’appartement super chouette et montons les escaliers. Surprise : l’appartement est différent des photos de l’annonce. Jusque là pas grave, il y a bien 3 lits simples (dont l’un est en fait un lit à barreaux pour bébés) et 1 lit double majoré d’un canapé-lit double. Bon c’est définitivement une erreur.

Nous appelons la gentille dame, qui nous indique qu’elle nous attendait depuis un bon moment avec une grande impatience. Nous décidons de marcher en direction de l’accueil à plus d’un kilomètre de là, et ceci avec nos petits bagages de nuit. Tout cela en pensant que l’autre appartement serait assez proche de l’accueil.


Que nenni ! L’autre était à 3 minutes à pied de la mer, ce qui veut dire, à plus d’un kilomètre supplémentaire avec nos bagages. Après une rebelottée d’explications, nous voila repartis en direction de notre appartement incroyable avec nos petites valises sur le dos.

Il ne faisait guère chaud cet après-midi là, et même si nous n’avons eu que quelques bouchons, le trajet s’était tout de même avéré fatigant. Nous sommes arrivés et j’ai tout de suite opté pour faire un tour rapide à la mer, ce que nous avons faits. Un petit plouf salé, c’est toujours très chouette pour bien entamer des vacances. Après cela, apéro-time et environ € 125 plus tard nous voici en route pour le premier restaurant du week-end. Grimper ? Ah oui… la motivation nous a soudainement abandonné après avoir marché 2.6 km avec nos … ah oui, ça je vous l’avais déjà raconté, mais je radote, parait-il.


Le lendemain, nous partons à la découverte d’une première falaise, la Parete dell’Aquile (ou la falaise des aigles). Autant dire que je n’ai jamais compris pourquoi elle avait été nommée ainsi. Pas d’aigle à l’horizon. Tant pis. Il nous a fallu plus d’une heure pour arriver au pied de la falaise au lieu des 30 minutes indiquées dans le topo, tellement les indications sont précises. La falaise était top par contre, même si la petite 6b+ que nous avons tentée avec Loic était loin d’être facile. Une belle voie multi-style comprenant un départ en surplomb, une traversée en dalle et des pas verticaux pour finir en 5a avec des beaux bacs sur un mètre cinquante.

Le soir, rebelotte, petit apéro et restaurant. Oui petit l’apéro, on ne peut pas toujours manger autant. Le restaurant choisi par Martina et Virginie est l’Osteria Grotesque, un chouette petit bistrot encastré dans une de ses maisons un peu étroites. Des serveurs supers sympas, un menu à faire saliver, une ambiance chaleureuse et amicale et des plats délicieux nous ont confirmés que le choix avait été bien fait. La soirée est déjà bien lancée, quand un groupe de jeunes allemands passe dans la ruelle. L’un des mecs à les cheveux blonds, des vêtements bleu et un bonnet rouge. Tous, nous nous mettons à rigoleren pointant le Grand Schtroumpf du doigt. Là, Schtroumpfette vient vers moi, me regarde avec des yeux furax et me demande ce qu’il y a. Alors je lui montre le Grand Schtroumpf, et lui dis «Gross Schlumpf» ne sachant plus comment ça se dit en allemand. Et là elle merépond «Ah, Papa Schlumpf», se marre bien et retourne raconter la blague à ses potes.


À la fin du repas, le serveur nous propose un digestif, que nous acceptons. Mais avant de pouvoir demander ce qu’il a, il repart plus vite qu’il n’est arrivé et revient 2 minutes plus tard avec une dizaine de bouteilles entamées. Divers alcools forts s’offrent à nous, dont 3 grappas différentes, le Basanotto (Basilico, Salvia, Chinotto). Il faut goûter un peu à tout. C’est parti. La tablée a déjà été bruyante tout le repas et cela ne s’arrange pas.

À un moment, Virginie nous annonce que si l’un d’entre nous l’accompagne pour un plouf à la mer, elle s’y jetterait aussi. Elle me regarde et vite fait se reprend immédiatement pour dire qu’il fallait qu’au moins deux d’entre nous l’accompagne. Aussi vite accepté que proposé, au grand désespoir feint de Virginie, Loic, Virginie et moi-même nous mettons en route pour la plage. Les habits à même le sol ou accrochés à un poteau, nous courons dans l’eau froide pour en ressortir tout aussi vite.

Histoire de ne pas saler nos habits encore relativement propres, nous entamons le chemin de retour en sous-vêtements à travers le centre de Finale Ligure Marina. Les rues sont bondées ce samedi soir, c’est la fête partout. Nous traversons la place principale avec ses multiples terrasses tout aussi bondées. Les deux gaillards sont devant et Virginie en retrait à l’arrière pour le moment. Mais n’étant pas pressés, nous échangeons quelques plaisanteries avec des locaux amusés. Pour Virginie, tout ça ne va définitivement pas assez vite, elle souhaite se mettre à l’abri des regards aussi vite que possible.


De retour à l’appartement d’environ 40 mètres carrés pour 5, je ne retrouve plus mon portable. Loic m’offre tout de suite son aide pour aller le chercher. J’ai l’idée qu’il pourrait se trouver perdu sur la plage plutôt que dans la rue, car c’est là que j’ai retourné le pantalon pour le porter dans les bras, poche ouverture contre le bas. Un peu moins dénudés qu’avant, nous ressortons, Loic et moi. Nous retraversons la place dans l’autre sens, et allons directement à la plage tout en regardant par terre, sans grand espoir qu’il soit encore dans la rue si je l’avais perdu là. Arrivés à la plage, je n’y vois pas grand-chose et demande à Loic de mettre la lumière. Il me répond qu’il n’a pas pris son portable. Je cherche encore un peu dans la pénombre, et là : chouette ! Mon portable !

Nous retournons à la place et nous voulons commander une grappa en terrasse à un serveur qui nous acquiesce. Mais avant d’avoir pu nous asseoir, le patron probablement, nous indique que sans t-shirt, c’est mort. Il faut donc encore traverser la place pour retourner à l’appartement formidable dont la douche n’a aucune pression. Là nous parlons à Martina qui n’est pas encore endormie et qui nous accompagne, t-shirts et tout, à boire une dernière grappa. J’ai arrêté de compter le nombre de fois que nous avons traversé la place cette nuit-là.


Le lendemain nous nous réveillons un peu plus tard que prévu pour aller grimper à un spot que nous n’avions pas prévu de visiter. Nous partons un peu tard suite au sauvetage incongru du linge de bain à Loic qu’il avait réussi à laisser tomber des fils à lessive de la fenêtre. La serviette avait atterri sur le haut du cactus de la voisine du dessous qui finissait à hauteur du toit de sa cuisine. Nous délibérons si c’est malin de descendre sur le toit depuis la chambre avec ou sans corde pour s’assurer. Le toit n’ayant pas l’air bien solide, bien que rempli de crottes de pigeons, nous y allons chacun à notre tour pour se proposer pour l’aventure. Mais le risque de faire un gros trou dans le toit de la cuisine de la voisine nous retient un peu. Loic préfère tout de même ça que d’aller parler à la voisine pour lui demander de récupérer son linge. Là je rétorque que ce serait sûrement plus compliqué de lui expliquer pourquoi il avait fait un gros trou dans son toit de cuisine. Nous descendons donc chez la voisine, baragouinant tant bien que mal 2 mots d’italiens tout en gesticulant des mains pour se faire comprendre. Entre cucina et cucina, elle nous indique le chemin de la cuisine. Je montre le toit et une serpillière et elle me laisse entrer en action. Sans même démonter son cactus, je récupère la serviette à Loic du toit de cuisine de la voisine du dessous.

Ensuite, départ pour le café du matin. Car sans café, pas de journée. Enfin c’est un peu le motto des caféïnés. Pendant le café, nous optons pour une falaise orientée nord ou nord-est, histoire de grimper à l’ombre. En arrivant sur place, nous constatons qu’il fait quand même super frais avec le vent et de plus, les voies sont quasiment toutes occupées. Martina nous lâche en premier qu’elle allait partir faire un tour avec Nyx. Je l’accompagne à la voiture pour prendre mon pull qui me serait très utile pour apprendre ensuite que les 3 autres avaient décidés d’abandonner aussi.

Second départ, nous partons pour une falaise plein sud. Ben oui, c’est mieux de grimper dans le cagnard qu’à l’ombre et avec du vent. Très chouette site de grimpe cette fois-ci, avec en-dessous, une sorte de demi-caverne en amphithéâtre avec quelques voies de grimpe. Nous passons au site et grimpons quelques chouettes voies en 5. Ceci après avoir longuement cherché le bon chemin à travers monts et buis.

Le troisième soir, apéro et souper dans le restaurant le plus touristique de la ville. En bord de mer, c’est l’usine à plats. Tout est à la chaîne, le service comme la préparation des plats qui nous laissent un goût un peu amer de terminer sur un restaurant pareil. Sortis de la là, nous sommes allés déguster une bonne petite bière au Sir Picc, un petit bar fort sympathique avec de bonnes bières en pression comme en bouteille. C’est là que nous finissons notre troisième journée.

Autant dire, que le réveil tôt que nous avions prévu pour la dernière journée, nous l’avons tous raté. Avec Martina, nous pensons partir vers les 14 heures au plus tard, en espérant arriver entre 20 et 22 heures à la maison. Pari réussi, malgré quelques allers-retours pour trouver la bonne petite route de montagne. Virginie a décidé de faire une petite longue voie avec Loic et Xavier afin de réapprendre les manips. La falaise de Tre Porcellini nous a accueillie avec quelques italiens et allemands qui nous ont proposé une première 5c très sympa. Ensuite nous avons fait une 5c/6a de deux longueurs avec une corde.

Nous descendons, Martina et moi-même, du site de grimpe, et partons à 14 heures pile du spot. Seule une attente de 40 minutes à Gran San Bernardino nous a retardé quelque peu.

Arrivés sains et saufs à la maison, nous nous sommes félicités d’un magnifique week-end en Italie.


Lundi je me suis promené à la Dôle. Il faisait beau et c’était une très belle sortie. Mais il me manquait le côté Alpes de la montagne. Il va sans dire que la Dôle, c’est une colline à côté. Le jour suivant, à la bière après la grimpe en discutant avec les potos, quelqu’un a sorti les Rochers-de-Naye pour une raison quelconque.

C’est à partir de là que j’ai eu cette folle idée d’aller voir si la via ferrata du Rochers-de-Naye était par hasard accessible et faisable en hiver. Il va sans dire que c’était seulement en connaissance du peu de neige actuellement disponible. J’ai été très surpris, car malgré ses 2000 mètres, le niveau de neige était vraiment très bas.

C’est une journée à trois erreurs.

En sortant du train, j’ai regardé la falaise dans laquelle se trouve la via ferrata, et je me suis dit que j’avais deux possibilités :

  • descendre dans le gouffre pour remonter en face ;
  • suivre la pente raide jusqu’à la falaise et de là jusqu’au pied de la via.

Première erreur : j’ai choisi la deuxième possibilité, en adaptant un peu le tracé, je me suis permis de marcher sur la galerie du train jusqu’au pied de la falaise, car je voyais que le saut était relativement bas. En arrivant au bout de la galerie, j’ai vu qu’il y avait malgré tout un bon mètre, j’ai donc déchaussé mes raquettes, treuillé mon sac à dos en bas accroché à deux dégaines et demies, lancé les bâtons puis les raquettes. Jusque là, tout va bien, me suis-je dit. Erreur numéro deux: j’ai lâché la sacoche avec l’appareil photo droit derrière. Elle ne s’est malheureusement pas arrêtée au même endroit que le reste de mon matériel. Je m’y vois encore, à me demander jusqu’à où cette foutue sacoche allait descendre. Eh bien mes amis, tout en bas !

Après être moi-même descendu de ma galerie, j’ai rechaussé mes raquettes et remis mon sac sur le dos. Expédition sauvetage d’appareil photo en cours. La pente raide m’a permis une descente relativement rapide, si ce n’est pas très rassurante. Arrivé au rocher devant lequel se trouvait mon appareil dans sa sacoche, j’ai vite fait un tour des dégâts. Tout va bien, seul le filtre de protection avait explosé. La sacoche avait perdu un bout de sangle, mais ça c’était facile à remettre. Après avoir noyé mon appareil en Égypte, ça m’aurait fait mal au c*l de casser son remplaçant à peine six mois plus tard.

La remontée jusqu’au pied de la falaise ne s’est pas fait sans peine. La couche de neige était fine et principalement gelée. Là ça crochait bien avec les crampons des raquettes.Mais à certains endroits, la neige était poudreuse très sèche. Là il fallait tout faire pour rester dans la pente à moins de finir comme mon appareil photo. Longer la falaise c’était encore le même exercice. J’ai suivi les traces d’un chamois, mais autant dire que je n’ai pas son habileté.

Je ne savais plus exactement où était le départ de la via ferrata et j’ai eu la pensée d’abandonner et de faire un autre tour, quand j’ai finalement vu la plaquette. Les échelons étaient en place et aucune interdiction ne limitait mon passage. J’ai donc gravi tant bien que mal les touffes d’herbes gelée jusqu’au départ. C’était encore bien casse-gueule.

La via ferrata même c’était la partie la plus aisée de ma petite aventure. Juste deux passages légèrement enneigés. Rien de bien terrible en somme. Je ressentais par contre la fatigue dans les bras, de ma session de grimpe de la veille. Arrivé à l’échappatoire j’ai pris pour une fois la bonne décision de sortir par là. L’erreur aurait été fatale, car j’aurais dû faire les 150 mètres de la via en descente pour ressortir malgré tout par l’échappatoire, tellement le haut de la sortie principale était enneigée. C’était bien le seul endroit où il y avait une couche de neige conséquente.

Je suis arrivé en haut sain et sauf et j’ai pic-niqué au sommet de la via sous un soleil éclatant avec vue sur le bassin lémanique sous une couche d’épais brouillard.

L’aventure n’était pas terminée pour autant. J’ai pris la direction du sommet principal des Rochers-de-Naye pour aller admirer la vue. Après cela, il était à peine 14 heures. Un peu tôt pour retourner dans la peuf. Je me suis dit que j’allais descendre un bout dans la vallée, pour contourner l’arête des Rochers-de-Naye et retourner sur l’arrêt Jaman. C’était l’erreur numéro trois.

Heureusement, au fonds de la vallée, à peine plus loin que l’alpage, j’ai rencontré un sexagénaire en grande forme. Parti à 9h30 de Montreux, il avait gravi pas loin de 2000 mètres pour arriver au sommet quelques cinq heures plus tard. Celui-ci m’apprend que de faire le tour prendrait à peu près trois heures. Avec le dernier train partant à 16h11, j’ai fait demi-tour instantanément. Ça m’aura fait une balade de plus.

Arrivé à la gare avec une vingtaine de minutes d’avance, j’ai pu me reposer un peu et profiter encore quelques instants du paysage magnifique.

Suite à ses diverses photos publiées dans le groupe «Escalade», Léo m’avait promis une sortie d’initiation à la spéléo. Léo fait partie du club de la Vallée et il explore et prépare de nouveaux passages. Il connaît ces grottes mieux que ses poches.

Il nous a donné rendez-vous à 9 heures chez Carine le dimanche matin. Carine habite couramment au Sentier, ce qui s’y prête bien pour aller découvrir les différentes grottes de la région. La découverte du jour, pour nous autres nouveaux initiés, fait partie du réseau des Fées, qui a aussi une sortie à Vallorbe. Vallorbe qui peut d’ailleurs être rejoint en 8 heures sous terre depuis notre point de départ.

En arrivant, Léo a tout de suite installé une corde qui nous permettrait de faire des exercices avec le matériel spécifique à la spéléologie. Nous avons commencé par une session café/croissant au chocolat avec les divers participants de la journée. Les participants sont Lionel et son fils Alexandre qui sont aussi en mode découverte ; Paul le doyen du groupe ainsi que celui qui a le plus d’expérience ; Carine, nouvelle adepte et notre accompagnatrice préférée ; Léo, le chef de l’expédition et moi-même, votre narrateur.

L’expédition, donc, a commencé dans le garage a Carine, après avoir terminé le café au chaud. Il s’agissait de s’équiper en mode «caverne». Une combinaison pour garder la plupart de la glaise à l’extérieur, du matériel spécifique pour monter et descendre sur les cordes semi-statiques installées dans le réseau sous-terrain, des bottes de pluie, un casque et une lanterne. Sans oublier une bonne paire de gants de jardinage.

Après avoir testé les manipulations pour monter et descendre sur une corde semi-statique, nous nous sommes mis en route en direction de Jura Parc. En chemin, Léo a contacté la personne de piquet du jour pour l’informer de notre sortie, de l’heure probable de la fin de la sortie et de l’heure à laquelle il vaudrait mieux appeler les secours si nous n’avions pas donné signe de vie.

Quelques virages après Jura Parc, Paul a arrêté son bus et nous sommes sorti dans le froid mordant. C’était sec, mais il faisait à peu près -7 °C. Nous n’avions pas prévu de gants pour la partie randonnée dans la neige, et nous avions à peu près tous les doigts glacés. Ça caillait vraiment ! Avant de partir, nous avons chaussé les raquettes, et empaquetés quelques Balistos que Paul avait emportés. Ceux-ci nous seraient bien utiles un peu plus tard.

Après environ 10 minutes sur un chemin enneigé, nous avons coupé dans la forêt en pente raide en direction de l’entrée de la grotte. Entrée, si on peut ainsi dire… Il s’agit en fait d’un bidon en métal posé à terre à l’horizontale. Du côté intérieur du bidon, il y a un cadre pour la porte qui rapetisse encore un peu l’ouverture. Déchaussés des raquettes, nous avons laissé le matériel superflus à côté du bidon. Ce bidon a été mis là pour empêcher des gens d’accéder à la grotte «par erreur».

Léo s’est faufilé dans la grotte en premier, je lui ai passé son sac avec le pic-nic et quelques autres affaires avant de le suivre. Il ne faut pas avoir les épaules trop larges pour passer le bidon.

De l’autre côté, il vaut mieux se sécuriser tout de suite à l’aide de la longe double en Y. Le premier puits nous attendait en contrebas d’une petite échelle. Là, il y a aussi le carnet des visites. Ce carnet permet au secouristes de connaître le but de la visite et l’heure de départ, principalement.

Et voila, c’est parti. Nous y étions. Plus de retour. D’ailleurs, ç’aurait été compliqué, les suivants passaient déjà la tête à travers le bidon. C’est le moment de mettre les pieds contre le mur, de poser les fesses sur le rebord du puits et de fixer son descendeur sur la corde. Une manipulation pour bloquer la corde et on se pend dans le vide qui a l’air infini dans la pénombre. Je suis Léo jusqu’à la prochaine fraction et nous descendons. Les autres nous suivent un à un dans les puits qui s’enchaînent jusqu’à arriver à notre profondeur verticale maximale du jour : environ -146 mètres sous terre.

Lors de la descente nous avons pu bien observer les différentes formations rocheuses et calcaires qui s’offraient à nos yeux. C’est difficiles à décrire sans le vocabulaire adéquat, mais il n’y a qu’à regarder les photos. En tout cas il y avait les stalactites qui tombent et les stalagmites qui montent en bon nombre.

Dans la salle au terme de notre descente, nous avons dégusté notre pic-nic composé de quelques petits sandwiches, chocolat et Balistos pour nous donner de l’énergie pour la suite. Les kits, nous allions les laisser sur place. Pas besoin de traîner les baudriers et le matériel de corde plus que nécessaire dans la boue.

La traversée, c’est un petit peu de désescalade et beaucoup de rampage dans la boue et les flaques d’eau. Heureusement il fait dans la caverne une température assez agréable, d’environ 8 °C. Cette température ne varie que très peu au fil des saisons. Tant que nous bougeons, nous n’avions pas froid, malgré les genoux et mains mouillées. Les bottes de pluies nous ont tenu les pieds au sec lors des traversées des flaques et bassins d’eau, dont certains étaient probablement plus profond que la hauteur de botte. Mais nous avons réussi à passer au bord de ces bacs. Après un long passage à ramper, nous avons pu nous redresser pleinement et marcher sur une formation de roches comme un Emmental mais avec plus de trous que de fromage. Et il ne faut pas se rater, car une chute pourrait s’avérer fatale, tellement ces roches particulières sont coupantes. Plus loin, à la salle des Épées, se trouve un petit lac sous-terrain. Nous y sommes arrivés après environ 2 heures et demie de descente et traversée.

Après un bref arrêt de contemplation au lac, nous avons rebroussé chemin et nous sommes retrouvés à l’endroit où nous avions laissé notre matériel. Nous nous sommes rééquipés, avons mangé un Balisto et finit le chocolat avant de commencer l’ascension.

Je me suis proposé de mener la danse, enfin la montée, mais c’était un peu une danse, surtout la première. Il faut mettre la poignée sur la corde, mettre la corde dans le crawl.

Jusque là, tout va bien. Après il faut s’asseoir dans la corde et monter les pieds pour mettre les étriers et ensuite monter la poignée plus haut. Il faut après pousser dans les étriers pour faire coulisser la corde dans le crawl, qui est fixé au baudrier. Au début, la corde n’est pas assez lourde en dessous, il faut donc la faire coulisser à la main.

La remontée, c’est ce qu’il y a de physiquement plus dur dans la spéléo. S’asseoir, monter les pieds, monter la poignée, tirer sur la poignée, pousser les pieds dans les étriers, répéter ça. L’ascension du premier puits me paraît infinie et il ne faut ni aller trop vite ni trop traîner. Les autres attendent, mais il faut aussi éviter de trop transpirer, car dehors, c’est glacial.

J’enchaîne les puits avec les fractions et les déviations à l’inverse de la descente. Je coince mon crawl en bout de corde lorsque je me décale à l’horizontale sur la première déviation. Je libère la corde avant d’avoir enlevé mon mousqueton. Des petits détails qui peuvent rendre une manipulation simple plus difficile à accomplir. Léo me suit de près. Dans les derniers puits, Léo appelle Alexandre qui le suivait, mais n’obtient pas de réponse. Bizarre, nous avons attendu un peu, puis il me dit qu’il entend du babillage. Tant que personne ne gueule, c’est bon signe. Mais un silence absolu ça peut aussi être mauvais présage. Tout va bien, Alexandre n’a juste pas répondu. En haut du dernier puits, vers la sortie, il commence à faire plus frais, nous avions transpiré avec l’effort et là nous ne faisions plus qu’attendre. Une fois les quatre premiers arrivé en haut, nous sommes ressortit par le bidon, dans ce froid redoutable.

Les raquettes chaussées, nous sommes repartis en direction du parking, et de là en direction de chez Carine pour une bonne raclette bien méritée.

François propose une semaine d'escalade à Strasbourg...

- Mais…Strasbourg…. C’est pour aller picoler ? On n’y va pas pour grimper ! Pinot blanc, pinot noir, pinot gris… mais il n’y a pas de falaises !!! Il n’y a que de la forêt et des châteaux par ici… ???


Site d’escalade « Château de la Roche »

- Régula, viens, on prend le château d’assaut !
- Mais nooon, pas par l’escalier ; prépare ta corde !
- Facile, on est sur du terrain connu, c’est la même roche que le haut de Salvan.


Strasbourg

- La cathédrale, ça se grimpe ???
- Ben oui, c’est la même roche que partout en Alsace ! Sauf que les ouvreurs y ont taillé des prises.


Site d’escalade « Kronthal »

François : « On se chauffe dans la 6a »

Les locaux arrivent quand François descend « Elle est jolie, ta 6c, non ?»

Dada : « Et ma 5c, celle où j’ai dû prendre la perche pour monter au deuxième point, c’était aussi une 6c? »


Site d’escalade « Klingenthal »

- François, il est où le point ?
- Plus haut !
- François, il est où le point ?
- Plus haut !
- Françoiiiiis, il est où le point ?
- Plus haut !
- François, je suis au relais…
- Ben, je t’avais dit que le point était plus haut !

- Dada, tu grimpes en moul’ ou en tête?
- En moul’ ! Euh mais ouais… en fait avec toutes ces vires, tête ou moulinette pour la sécurité c’est pareil.


Site d’escalade « Krappenfels »

- Il parait que les Alsaciens appellent cette roche du pudding… moi ça me fait plutôt penser au sable de la plage de Rolle mais en vertical.


Site d’escalade « Falkenstein »

- On a dit qu’on allait faire de la grimpe de papy aujourd’hui.
- Dis-donc, les papys grimpent dur ici.
- Mika, c’est parce que tu es trop jeune que tu galères dans la 6c !



Faire ou ne rien faire, telle est la question…

- Ne rien faire c’est déjà faire quelque chose ? Du coup, on a fait quelque chose aujourd’hui…
- Bien sûr qu’on a fait quelque chose : on a bu de la bière. C’est important, ça. Et vu le nombre de cadavres, on a fait pleins de choses.

Peut-être que vous avez un vague souvenir de répétition avec ce titre. Effectivement, il y a un an, nous devions aussi partir en vacances à Arco. Mais nous avons eu un petit empêchement.

Cette fois-ci, c'était la bonne ! Incrusté un peu à la der, j'ai pu participer à ces chouettes endroits en compagnie d'Alex, Virginie, Vincent et François notre G. O. (gentil organisateur).

Pour situer, Arco se trouve au bout nord du lac de Garde, dans la région Trento du nord de l'Italie, à quelques kilomètres au nord-ouest de Vérone. Il faut compter environ 7 heures de route depuis Nyon pour y arriver avec quelques pauses café, pipi, croissant, etc. La route du col du Grand Saint Bernard était encore ouverte en septembre pour l'aller et le retour, malgré les quelques 2 degrés qui nous ont accueillis au sommet.

Arrivés vers le lac de Garde, nous n'étions pas encore à Arco. Mais François nous a fait découvrir une jolie falaise le long d'une rivière traversant un chouette petit défilé vers Affi. La Falesia di Caraino se trouve sur la berge de l'Adige, rivière qui longe le lac de Garde sans jamais le rejoindre. C'est là que Alex et Vincent nous ont rejoint, car nous avons fait la route avec deux voitures.

Falesia di Ceraino

Après quelques voies pour se mettre dans l'ambiance vacances d'escalade, nous sommes repartis direction le nord et Arco. Le lac de Garde ne se voit pas encore à cet endroit, car il y a une chaîne de montagne qui en cache la vue. Ce qui a pour effet que la première vision est au passage de Nago-Torbole, mini-col qui donne ensuite une magnifique vue sur le bassin d'Arco. Une excellente mise-en-bouche après une longue route !

Lac de Garde depuis Nago-Torbole

Nous avons ensuite pris résidence dans une maison verte dans le village de Dro, à quelques minutes au nord d'Arco, où le propriétaire et grimpeur nous a accueilli avec enthousiasme et des guides d'escalade.

Toute la région autour d'Arco est remplie de sites de grimpe. C'est un vrai terrain de jeu pour les grimpeurs de tout niveau. En plus, sur la majorité des sites, une pancarte avec les voies est affichée. Les chemins d'accès sont souvent bien indiqués et très bucoliques à travers les oliviers. Souvent très raides aussi, il faut s'accrocher. Le plus dur pour nous, était de trouver un site de grimpe satisfaisant tous les membres du groupe. Car nous avions deux bons niveaux d'écart. En 15 minutes, nous pouvions nous rendre à une dizaine de sites de grimpes aux alentours. Le plus long temps de trajet a été quand nous avons fait un saut jusqu'au village de montagne de Ranzo, un peu plus au nord. Ceci par choix, pas par nécessité.

Falesia Policromuro

Les sites les plus connus et les plus beaux, sont aussi les plus patinés, mais à part à Falesia Policromuro, nous avons toujours réussi à grimper sans zipper. Il faut dire que la roche est d'une qualité superbe. Pour les photos d'exception, c'est Segrom qui se prête le mieux au jeu, même si Policromuro est incroyablement belle avec toutes ses couleurs.

Segrom

Les vacances se sont passées dans une agréable ambiance avec de bonnes rigolades, de la bonne bière et de bons petits plats préparés avec amours par notre chef cuisinier et ses assistant-e-s.

Cet été, Patrick nous a proposé de combiner trois activités en un week-end.

  1. La moto c'est chouette, mais c'est beaucoup mieux quand on a un but;
  2. L'escalade dans un endroit magnifique en montagne c'est le but;
  3. Le camping c'est pour éviter de redescendre le même soir.

Il était prévu que nous partions à 5 motos, mais finalement, nous n'étions que 3 au rendez-vous à Gland le matin du départ: Regula, Mikka et moi-même. Patrick avait eu un accident le soir d'avant, n'avait pas pu se joindre à nous directement. Elias allait nous rejoindre directement sur site avec une amie à lui au lieu de faire la sortie moto.

Nous étions donc les trois sans contrainte de temps à pouvoir décider de l'itinéraire. J'ai donc proposé de raccourcir le temps de trajet en prenant l'autoroute jusqu'à Lausanne Belmont pour ensuite prendre les routes de la Petite et Grande Corniche. La suite du trajet passerait par Aigle et le col du Pillon pour arriver aux Gastlosen par Saanen.

Nous avons donc suivi cet itinéraire non sans quelques encombres et embrouilles. À Saanen nous avons eu des nouvelles de Patrick qui avait passé la nuit aux urgences et avait récupéré un peu de sommeil dans la matinée.

À partir de Saanen, la route se fait tout mini pour monter la montagne avec virages sans visibilité et des grilles à vaches pour pimenter le parcours. Le site de grimpe du coin est très connu et le paysan du coin a aménagé un parking en dehors de l'enclos à vache du pâturage. Il laisse aussi volontiers camper les gens, du moment qu'on le défraie d'une modeste somme de CHF 10.- par voiture.

Sur place et prêts à grimper vers les 15h, il s'est mis à pleuvoir légèrement, et les prévisions indiquaient une grosse pluie pour 17h. Nous étions un peu déçus de ne pas pouvoir grimper ce même jour. Mais finalement, après la première averse, le beau temps est revenu, et nous avons même évité la seconde averse.

Le style de grimpe des Gastlosen est très particulier (en tout cas à cet endroit). Il s'agit de cannelures à prendre en opposition avec les pieds et en pince avec les mains. Surtout ne pas trop s'allonger, car c'est le zip assuré.

Sur place, nous avons rencontré le groupe à Nathalie qui avait organisé une sortie avec l'association. Nous lui avions communiqué notre arrivée quelques jours avant pour synchroniser une partie du planning. Nous avons donc grimper un moment avec Stéphane et Salem ainsi que d'autres groupes qui allaient aussi passer la nuit sur place.

Le soir, Patrick nous a rejoint en voiture pour éviter d'avoir à s'équiper par-dessus ses blessures récentes. Il a pu acheter de la nourriture et des bières que nous n'avions pas pu emporter en moto. Elias et son amie nous ont rejoint aussi et nous avons lancé le feu de camp, monté les tentes et passé une chouette soirée en montagne.

Après une nuit pas trop désagréable sous tente et sur matelas gonflable, nous avons tenté une longue voie de cinq longueurs avec Elias et Salem. Malheureusement, nous avons perdu pas mal de temps pour les deux premières longueurs et avons dû abandonner. Mais ce n'est que partie remise. Il fallait penser au retour qui risquait de prendre plusieurs heures par le Jaunpass et Bulle.


Semaine d’escalade à Chamonix… euh… Meiringen… euh…

Euh, semaine d’escalade? Au juste, nous avons fini par faire autant de shopping que d’escalade, donc déjà le terme « semaine d’escalade » interroge. Et nous avons mangé définitivement plus de gâteaux que de Cliff.

Car… pour l’édition 2021 de la semaine d'escalade estivale, il pleuvait des poissons et les grimpeurs avaient intérêt à enfiler des palmes plutôt que des chaussons de grimpe.

Le début de nos vacances était encore dans le spectre de la normalité. Journée d’escalade bonnarde en couenne à Interlaken. Le secteur Neuhaus est « the place to be » dans la région. La semaine semble bien commencer.

Par la suite, nos vacances ont plutôt fait penser à un cours de plongée sous-marine ou un exercice de pompiers. Nous devions donc trouver des plans B, C, D... heureusement que l'alphabet a plein de lettres. La bonne humeur par contre était au rendez-vous de A à Z.

Mais donc, à défaut de pouvoir vous raconter des aventures de conquête de sommets au cœur de notre cher petit pays ensoleillé, nous allons nous pencher un peu sur les ouvreurs de la salle de grimpe à Interlaken. Notamment sur René qui est l’auteur de la plupart des voies artificielles.

Notre image mentale de René nous décrit un homme dans sa 60aine, petit, trappu, montagnard, un homme du coin qui a bien les deux pieds sur terre. Il aime manger le Schublig avec des cornettes et de la purée de pommes. En été il passe le plus grand de ses heures suspendu à quelque part sur une paroi de la région. En hiver, il donne des cours de ski. C’est seulement dans l’entre-saison qu’il consacre un peu de son temps bénévolement à la salle de grimpe de Interlaken. D’où le fait que toutes les voies qu’il a vissées sont faites en octobre ou en novembre… 2017, 2018, 2019, 2020.

Comme déjà décrit dans notre tableau imaginaire de René, on se visualise un montagnard habitué. La grimpe n’a plus de surprises pour lui, les voies qu’il ouvre n’en n’ont pas non plus. Pied gauche, pied droit, main gauche, main droite. Mais si notre hypothèse est juste et que d’habitude René grimpe sur coinçeurs et avec une corde à chanvre, on peut tout à fait admettre que ses exploits sont respectables.

L’évaluation du degré de difficulté est facilement réglé pour René. Plus c’est dur, plus les prises sont petites. Les mouvements restent les mêmes…: la position de la grenouille! Ce qui nous perturbe beaucoup plus que René. Lui semble être habitué à un taux d’humidité de l’air de 130% et des voies de grimpe complètement trempées. On se demande même s’il n’est pas l’auteur de la Via Ferrata de Kandersteg, qui suit si méticuleusement les coulées mouillées… et qu’on a d’ailleurs abandonnée en cours de route, car nous ne nous sentions pas assez expérimentées en patinage artistique!

Mais retour à la salle de grimpe d’Interlaken… En étudiant les dates d’ouverture des fameuses voies de René, nous avons également observé que les restrictions du coronavirus ont miné grave le moral des suisse-allemands. Après la première vague, René est encore retourné en salle pour ouvrir deux-trois nouvelles voies, mais la deuxième vague l’a complété achevé. Comme plein d’entre nous il n’avait visiblement pas très envie de s’étouffer dans son masque en étant suspendu à une paroi artificielle. Avec comme résultat, que les grimpeurs d’Interlaken s’entraînent depuis une année sur les mêmes voies. Toute notre sympathie! Cela nous apprend à relativiser et à être contents de ce qu’on a. La prochaine fois que nous sommes à Totem en train de nous demander si le nouveau bloc avec l’étiquette verte devrait être coté en bleu ou en orange, rappelons-nous de nos acolytes d’Interlaken qui grimpent les mêmes voies depuis novembre 2020 et pour qui toutes les prises semblent être blanches.

Malheureusement nous n’avons pas croisé le vrai René, ouvreur à Interlaken, dans la salle de grimpe et nous ne pouvions pas confirmer si nos hypothèses sur sa personnalité étaient véridiques ou non. René était probablement en montagne, malgré les trombes d’eau qui tombaient pendant notre fameuse semaine d'escalade… un vrai montagnard quoi. En tout cas, plus que nous qui nous sommes laissés effrayer par quelques dalles quelque peu glissantes.

Vendredi matin, 8h00 et les gouttelettes de pluie sur notre toit font toujours concurrence à l’amicale des tambours de Spiez. On décide de terminer cette semaine d’escalade sans avoir testé les falaises de Meiringen. Que les princesses de l’escalade de la région chassent leurs crapauds toutes seules!

De peur de tomber sur un René Bis à la salle d’escalade de Thoune, nous avons tenté une falaise en-dessus de Wimmis: la Weissenfluh. Qui l’eut cru? Soleil au rendez-vous, magnifique calcaire et voies intéressantes. Mais là, nous n’avions plus le temps d’écrire, nous devons rattraper les longueurs que nous n’avons pas pu faire les jours avant!

« Prends-moi seeeec !!! »


P.S. pour PMS: si vous proposez des semaines de grimpe, pensez à prendre un abonnement « ensoleilement maximal » pour la région où vous souhaitez partir...